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Diabète Chat : Interview de Justine et Clochette en 9 Questions

Le diabète du chat, appelé aussi diabète félin ou diabète sucré, est une maladie hormonale grave qui touche de nombreux félins : 1 chat sur 500 en souffre. Elle se manifeste par une production insuffisante d’insuline dans l’organisme de l’animal. Alors, quand la maladie frappe nos amis à quatre pattes, nous sommes douloureusement impactés par leur souffrances ou leur triste sort. Certains vont abandonner et faire le choix cruel de l’euthanasie. D’autres vont se battre à leurs côtés, comme Justine pour Clochette, et faire face au problème. Point de jugement, car chaque pathologie est unique. Tout simplement, mettons en lumière l’exemple de Clochette et Justine qui nous raconte comment elle a dû s’adapter à la situation, accepter la maladie et la comprendre, puis, tout faire pour son chat diabétique. Au-delà d’un quotidien tumultueux, jaillit de l’espoir et beaucoup d’amour. Découvrez l’interview exclusive de “theclochettecat” by Zoomalia !

Diabète Chat : Interview de Justine et Clochette en 9 Questions
Crédit photo : Justine Teterel

1. Peux-tu te présenter, et présenter le chat avec qui tu partages ton quotidien ?

Je m'appelle Justine, j'ai 32 ans et je partage mon quotidien depuis plusieurs années avec Clochette. Ma minette est entrée dans ma vie en 2009, elle n'était qu'une petite chatonne pleine de vie. Notre relation est rapidement devenue fusionnelle.

Clochette est très caractérielle, seule moi a la possibilité de la toucher ainsi que la chance d'être câlinée. Mon entourage ne peut malheureusement pas la caresser et donc m'aider dans ses soins. Elle n'a confiance qu'en moi, et cette confiance j'ai pu la constater de différentes manières : elle se réfugie à mes pieds ou dans mon cou quand surgit un danger extérieur, elle me suit sans arrêt...

Je suis son repère, lorsque je m'absente, elle guette mon retour et m'accueille avec bonheur.

2. Le diabète chez le chat, c’est quoi exactement ?

Le diabète chez le chat, qu'on nomme diabète félin, est une maladie qui se caractérise par un taux de sucre trop élevé dans le sang.

La plupart du temps, il s'agit d'un dysfonctionnement de la fonction endocrine du pancréas qui ne produit plus assez d'insuline pour lutter contre les hyperglycémies. Il existe d'autres causes plus complexes comme des tumeurs cérébrales par exemple.

Le chat peut également faire des hyperglycémies dans des contextes stressants, c'est pourquoi le vétérinaire ne se base pas uniquement sur la mesure de la glycémie en cabinet, on dose ce qu'on appelle la fructosamine qui est un indicateur du taux de glucose dans le sang sur les dernières semaines.

3. Comment et quand avez-vous découvert que Clochette avait du diabète ?

J'ai découvert le diabète de Clochette le 17 avril 2021. La veille du diagnostic, elle a vomi une grande quantité d'eau. J'ai ainsi fait le lien qu'elle buvait et urinait de manière pathologique depuis deux semaines. La fontaine à eau se vidait davantage et la litière débordait. Elle avait également eu un traitement par corticoïde juste avant. Ce genre de traitement peut déclencher un diabète. Dans le contexte de Clochette, elle devait avoir un état pré-diabètique avant ce traitement.

Un chat diabétique va donc en général se mettre à boire et uriner beaucoup. Il peut aussi perdre du poids malgré un appétit conservé, voire augmenté. Il est fréquent que le diabète soit découvert au cours d'une de ses complications, à savoir l'acido-cétose.

Diabète Chat : Clochette allongée dans son enclos extérieur
Crédit photo : Justine Teterel

4. Quels ont été les changements au quotidien ? Dans votre mode de vie ?

Les changements ont été nombreux. Tout d'abord, il a fallu gérer le stress à l'annonce du diagnostic. Ce stress est multifactoriel, on s'inquiète pour la santé de notre chat et on craint de ne pas être à la hauteur vis-à-vis du traitement.

De plus, une mauvaise gestion du diabète est source de complications, donc on lutte chaque jour pour une stabilité. Il existe des chats qui vont se stabiliser, plus ou moins vite, et pour qui on peut être plus serein sur le long cours.

Dans le cas de Clochette, on est sur une instabilité permanente avec des ajustements de doses quasiment toutes les semaines, on baisse puis on réaugmente. Je surveille donc sa glycémie tous les jours pour prévenir toute complication.

Il faut aussi veiller à une alimentation régulièrement. Clochette, ayant d'autres maladies, peut perdre l'appétit et il est impératif que j'ajuste son traitement en fonction de ce qu'elle mange. C'est un casse-tête chaque jour… 

Sur mon rythme de vie, le traitement impose des horaires strictes et ceci chaque jour. Donc, finies les grasses matinées, il faut se lever pour le traitement. Je ne peux plus m'absenter plus de 12 heures. Je ne peux plus partir en vacances. Je précise que le cas de Clochette est particulier.

Comme personne ne peut lui faire son traitement et qu'elle développe des pathologies de stress lors des déplacements, je suis bloquée chez moi. Mais malgré ce genre de contraintes, je suis heureuse qu'elle soit avec moi et je ne ferai pas différemment.

Avoir un animal c'est comme le mariage, pour le meilleur et pour le pire !

5. Clochette a-t-elle changé de comportement ? La maladie a-t-elle développé un lien particulier entre vous ?

Clochette a malheureusement été victime d'un stress majeur suite aux nombreuses visites chez le vétérinaire et suite aux soins qu'elle ne tolérait pas au début. Ce stress a été un terrain favorable à de nombreuses cystites. Elle a fait une grave infection du rein un mois et demi après le diagnostic de diabète. Elle a dû être hospitalisée près de 15 jours.

Toutefois, avec de la patience et de la persévérance, nous avons trouvé nos rituels pour une meilleure acceptation des soins. Elle reste une minette stressée, car elle l'était avant tout ceci, mais elle s'est bien adaptée.

Concernant notre relation, aucun changement de sa part. Elle reste fusionnelle avec moi. C'est plutôt moi qui est changée. Je pense qu'il n'y a pas plus gâté comme chat. Par exemple, comme elle a vécu de nombreuses années en appartement et que j'ai déménagé dans une maison, je lui ai aménagé la moitié de mon jardin. Elle a deux enclos reliés par un tunnel avec des arbres à chat, des coins "dodo".

Clochette ne peut pas vadrouiller dans la nature. Car en plus de son diabète, elle a une maladie digestive et se goinfre d'herbe. Et dans son cas, l'herbe est mauvaise, elle aggrave l'irritation digestive… Mon père l'appelle "la petite vache" car elle ne s’arrête jamais d'en manger.

6. Quel est le traitement pour un chat diabétique ?

Le seul traitement vraiment efficace est l'insuline. Il faut faire deux injections par jour toutes les 12 heures, en étant le plus précis sur les horaires. Il existe plusieurs sortes d'insuline et le vétérinaire saura vous guider. Concernant Clochette, nous avons testé deux insulines, la première ne lui correspondait pas. Il existe aussi des comprimés, mais leur efficacité est médiocre et ils ne sont pas sans effet secondaire.

L'autre point important est l'alimentation. Il faut une alimentation spéciale diabète ou pauvre en glucides. Il faut aussi noter qu'il y a plusieurs sortes de glucides et tous ne sont pas néfastes.

De plus, si le chat comporte d'autres maladies, ce n'est pas forcément l'alimentation diabétique qui va être priorisée. Clochette souffre d'intolérances alimentaires, de calculs et d'insuffisance rénale, en plus de son diabète. Ainsi, elle n'a pas d'alimentation diabétique. Il est possible de consulter un nutritionniste pour établir une ration ménagère.

Diabète chat : Clochette dort dans un carton
Crédit photo : Justine Teterel

7. Quelle est l’évolution possible de la maladie à long terme ?

Le chat est un chanceux, car il est le seul à pouvoir guérir du diabète ! On appelle ça la rémission. Malheureusement tous les chats ne guérissent pas et ceux qui entrent en rémission peuvent rechuter. C'est pourquoi, il ne faut rien lâcher au début du traitement et ne pas perdre espoir.

Pour d'autres, la maladie sera là à vie. Il faut jongler avec une dose d'insuline suffisante pour éviter les complications de l'hyperglycémie (acidocétose, coma hyperosmolaire, infections...), mais aussi une dose pas trop haute pour éviter le risque d'hypoglycémie.

Au quotidien, je surveille donc les glycémies de Clochette. Si la glycémie baisse trop et qu'elle se retrouve en hypoglycémie, je lui donne des aliments glucidiques pour qu'elle remonte et du miel dans les circonstances plus inquiétantes.

Si sa glycémie est trop haute pendant plusieurs jours, je contrôle les cétones, soit avec des bandelettes urinaires, soit en capillaire.

8. Que vous a apporté cette expérience, d’un point de vue personnel ?

Je m'en serais passée, car cette expérience a soulevé beaucoup de négatifs. Toutefois, si je dois y voir le positif, j'ai appris beaucoup sur cette maladie, mais d'autres aussi, car clochette est une encyclopédie médicale a elle-même. 

Je me suis beaucoup penchée sur la nutrition féline par exemple. Je suis devenue experte en soins (donner des comprimés, faire des injections mais aussi des perfusions...), même sur les chats pas sages.

J'ai aussi fait de belles rencontres dans les quatre coins de la France, en Suisse et en Belgique via un groupe d'entraide. J'ai découvert des vétérinaires en or, humains et à l'écoute.

J'ai malheureusement aussi été confronté au jugement des personnes qui ne comprennent pas qu'on puisse faire beaucoup pour un animal : "c'est qu'un chat", "je l'aurais fait euthanasier moi"...

9. Quels conseils donneriez-vous aux familles ayant un animal touché par cette maladie, ou une autre ?

Ne pas perdre espoir, surtout en début de maladie. Cette maladie peut guérir, donnez-vous au moins 6 mois pour cet espoir, bien que des chats soient entrés en rémission au bout de 3 ans ! C'est une contrainte, je ne peux pas le nier, mais le temps nous permet une adaptation.

Clochette n'est pas un cas classique, car très caractérielle et avec d'autres pathologies. Mais sinon, des personnes peuvent prendre le relais pour qu'on puisse s'aérer. Niveau coût, ça dépend de son chat. Mais, on peut les réduire à une cinquantaine d'euros par mois pour un chat uniquement diabétique.

Ne pas désespérer si votre chat ne tolère pas les soins. Il m'aura fallu 3 mois de mon côté. Il existe aussi un groupe d'entraide sur Facebook pour vous guider et vous accompagner nuit et jour !


À retenir ! 3 types de diabète existent chez le chat : le diabète juvénile, le diabète gras et le diabète maigre. La consommation d’eau importante est un des premiers signes. Il s’avère que les contrôles assidus chez le vétérinaire, la surveillance accrue, la patience avec un grand P, les traitements ajustés, et un brin de chance, font qu’une rémission est possible. Même en cas de guérison, le traitement du diabète est prescrit à vie. Pour le bien-être de votre chat, suivez les recommandations de votre vétérinaire et le protocole thérapeutique administré. Rendez-vous sur le compte Instagram de Dame Clochette qui embrasse la vie avec insouciance :)

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