Leishmaniose du chien : Causes, Symptômes et Traitement
La leishmaniose du chien est une maladie parasitaire causée par la piqûre du phlébotome, un moustique porteur d’un parasite, la leishmania. Les premiers symptômes chez le chien peuvent mettre des années à apparaître, mais l’issue est souvent fatale. Découvrez si vous vivez dans une zone à risque et comment une bonne prévention permet de préserver votre animal de compagnie.
Quelles sont les causes de la Leishmaniose du Chien ?
Définition de leishmaniose canine
La leishmaniose est une maladie parasitaire chronique grave. La leishmaniose du chien est la plus connue, car le système immunitaire canin y est très sensible. Toutefois, l’homme et d’autres mammifères comme le chat, le lapin, le loup ou le renard peuvent être infectés. Le système immunitaire du chat lutte plus efficacement contre cette maladie, ce qui fait que les cas sont rares.
Mode de contamination
Cette affection parasitaire du chien survient à la suite de la piqûre par un insecte ressemblant à un moustique, de la taille d’un moucheron, le phlébotome. Cet insecte est porteur de la Leishmania infantum, la plus courante des leishmanias.
Ce parasite envahit certaines cellules cibles des organes avant de s’en prendre au système immunitaire. Peau, yeux, reins, foie, articulations, tube digestif et cellules immunitaires représentent des cibles de choix.
Seule la femelle phlébotome est porteuse de l’infection et elle pique essentiellement le soir et la nuit. Les zones les plus vulnérables de votre animal sont la tête, les pattes, le museau et les oreilles. La piqûre est caractéristique, car elle ressemble à un petit ulcère aux bords rouges.
Zones de présence et période d’activité du phlébotome
Le phlébotome est actif d’avril à octobre et se nourrit de sang animal et humain. De manière générale, le phlébotome aime les régions chaudes et peu venteuses.
Sa température de développement se situe entre 18 et 22 °C. On le retrouve ainsi sur tout le pourtour méditerranéen, avec une progression de sa présence vers le nord-ouest depuis plusieurs années à cause du réchauffement climatique :
- France (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Corse et peu à peu vallées du Rhône et du Sud-Ouest) ;
- Italie ;
- Espagne ;
- Portugal ;
- Grèce.
Bon à savoir ! La multiplication des voyages aériens contribue à la propagation de l’insecte et à l’expansion des leishmanias. La leishmaniose canine sévit aussi au Moyen-Orient, en Asie, en Amérique du Sud et Centrale. Votre animal est exposé à la leishmaniose du chien si vous vivez dans les régions concernées ou si vous prévoyez d’y voyager, même sur un très court laps de temps.
Réponse du système immunitaire du chien
Si le système immunitaire de l’animal arrive à produire des anticorps efficaces (Th1), le parasite peut être détruit. Le chien est alors infecté, mais il ne présente aucun symptôme. Dans le cas contraire, il va déclarer la maladie. Les Boxers sont particulièrement vulnérables face à la leishmaniose canine.
Quels symptômes permettent de diagnostiquer la leishmaniose canine ?
Des symptômes non spécifiques et une évolution lente de la maladie parasitaire
Les premiers symptômes de la maladie peuvent prendre des mois, voire des années à apparaître. Un chien peut contracter la leishmaniose jeune et ne déclarer la maladie que lorsqu’il vieillit ou subit un fort stress, comme une autre maladie, une mise bas, un abandon, etc.
Quand les premiers symptômes apparaissent, l’évolution de la maladie s’accélère rapidement et peut conduire à la mort sous quelques mois :
- baisse d’énergie ;
- perte de poids sans perte d’appétit ;
- lésions cutanées, souvent au niveau des yeux et du nez, et sécheresse cutanée ;
- perte de poils et pellicules ;
- saignement de nez ;
- croissance rapide des griffes ;
- fièvre ;
- boiteries ;
- épaississement des coussinets.
Lorsque la leishmaniose du chien progresse, d’autres maladies concomitantes peuvent se déclarer par atteinte des organes :
- anémie ;
- arthrose ;
- conjonctivite ;
- insuffisance rénale et hépatique ;
- diarrhée chronique sanglante ;
- etc.
Si vous avez un doute, prenez rendez-vous sans attendre chez votre vétérinaire pour un diagnostic biologique de votre chien. Vous devrez mobiliser vos souvenirs, car il vous demandera si votre animal a séjourné dans une zone à risque pendant les mois et les années précédentes !
Des analyses indispensables pour un diagnostic fiable
Il est difficile pour un vétérinaire de poser un diagnostic confirmant une atteinte par la leishmaniose du chien, car les symptômes ne sont pas caractéristiques de cette maladie. Un diagnostic biologique s’impose. Il permet de valider ou non la présence du parasite dans le sang de votre animal ou des traces de sa présence.
Les anticorps seront testés à travers une sérologie. Différentes méthodes sont utilisées pour réaliser ces analyses :
- prise de sang, le moins invasif et contraignant pour votre animal ;
- un prélèvement cutané, rapide et peu douloureux ;
- une ponction ganglionnaire ou de moelle osseuse qui nécessite une anesthésie de l’animal.
Les résultats des examens permettent de mettre en place un traitement adapté si votre animal est atteint de la leishmaniose du chien.
Le dépistage en cas de doute ou après une piqûre en zone à risque
Le dépistage se distingue du diagnostic biologique, car il est réalisé sur un animal qui ne présente aucun signe clinique de la leishmaniose. Il est recommandé de façon systématique chez les chiens en bonne santé vivants dans une zone à risque. Diagnostiquer précocement une maladie permet de la soigner plus vite et efficacement, tout en évitant des douleurs inutiles à votre animal.
Le dépistage prend la forme d’un test sanguin rapide qui détecte la leishmaniose dès 3 semaines après l’infection. Si le résultat est négatif, vous mettez en place un traitement préventif conseillé par votre vétérinaire. Si le test est positif, un traitement sera malheureusement nécessaire, mais il permettra de sauver la vie de votre chien.
Quelles solutions existent pour prévenir et soigner la leishmaniose ?
Les remèdes dans le cas d’un animal malade
Les médicaments les plus couramment utilisés pour soigner la leishmaniose du chien sont :
- l’antimoniate de méglumine par injection quotidienne ;
- l’allopurinol par voie orale.
Bon à savoir ! Pour soulager la leishmaniose cutanée, la phytothérapie ou des solutions à base d’huile essentielle donnent de bons résultats en complément d’un traitement médicamenteux adapté.
Le protocole de traitement de la leishmaniose canine présente plusieurs inconvénients :
- il nécessite plusieurs mois de traitement avec un suivi médical régulier ;
- il est onéreux ;
- il ne guérit pas l’animal, mais ralentit l’évolution de la maladie, la gravité des symptômes et préserve des rechutes.
Un bilan sanguin et sérologique sera à réaliser tous les 6 mois à vie après le début du traitement. Indispensable, il permet un arrêt du traitement si le taux d’anticorps est suffisamment bas. Seul votre vétérinaire sera qualifié pour prendre cette décision.
Sachez que même si l’animal ne guérira jamais, son état peut s’améliorer considérablement, jusqu’à lui offrir un quotidien presque normal. Notez toutefois qu’une récidive reste toujours possible, d’où l’importance du suivi vétérinaire.
En l’absence de traitement, l’animal meurt en général. Les étapes de prévention pour éviter à l’animal de se faire piquer sont ainsi primordiales. Vous l’aurez compris, mieux vaut prévenir que guérir !
Les solutions préventives contre la leishmaniose canine
Voici les principaux conseils préventifs pour protéger votre animal de la leishmaniose canine :
- appliquez un produit répulsif antimoustique ou un insecticide vétérinaire actif spécifiquement contre le phlébotome (tous ne le sont pas !) ;
- réduisez les sorties de votre chien en fin de journée et la nuit, période de grande activité de l’insecte ;
- évitez les promenades dans les zones plébiscitées par les moustiques, comme les zones humides ou marécageuses ;
- équipez votre logement de moustiquaires. Vous en profiterez également !
Votre vétérinaire reste votre meilleur conseiller. Il vous indiquera la molécule répulsive la plus adaptée à votre animal, à votre région, à vos activités et à vos éventuels projets de voyage dans des zones à risque.
Le vaccin préventif contre la leishmaniose du chien
500 000 chiens sont vaccinés contre la leishmaniose en Europe. Le vaccin contre la leishmaniose rend le système immunitaire du chien capable de mieux lutter contre la maladie. Dès l’âge de 6 mois un chiot peut être vacciné.
Le vaccin n’assure toutefois pas une protection totale et nécessite la mise en place de mesures préventives complémentaires. Éviter une piqûre par un phlébotome reste une priorité !
Quels conseils retenir pour lutter contre la leishmaniose canine ?
En bref, selon votre situation, le niveau de prévention à mettre en place contre la leishmaniose va varier :
- un chien non porteur et en dehors d’une zone à risque n’a pas besoin d’une prévention ;
- un chien sain qui doit se rendre temporairement dans une zone à risque doit respecter l’ensemble des mesures préventives ;
- un chien non contaminé qui réside dans une zone à risque doit être vacciné et respecter les mesures préventives ;
- un chien infecté doit subir un dépistage et une surveillance médicale chez le vétérinaire (vaccin inutile) ;
- un chien malade doit prendre un traitement adapté (vaccin inutile).
Vous savez maintenant tout de la leishmaniose du chien. Si vous vivez dans une zone à risque ou prévoyez de vous y rendre, la prévention reste le meilleur moyen de protéger votre animal. Consultez votre vétérinaire pour trouver le traitement préventif adéquat ou faites tester votre animal si vous suspectez une contamination.